Clarisse Rebotier vit et travaille entre Paris et le Maghreb.

Le choix délibéré d’une formation éclectique en littérature, philosophie et langues l’a d’abord menée jusqu’à la recherche universitaire. Elle a travaillé sur les oeuvres de Georges Perec, Raymond Queneau et des auteurs de l’Oulipo. Elle a ensuite écrit et créé des pièces de théâtre, en tant que dramaturge et metteure en scène.

À partir de 2010, Clarisse a imaginé de condenser ses scénarios grâce au medium photographique. Elle a alors complété sa formation à l’école des Gobelins.

Ce parcours composite est aujourd’hui perceptible dans ses œuvres. Ses projets, nourris par ses “Humanités”, sont écrits et élaborés très en amont. Elle cherche à combiner au plus juste les différents modes d’expression et les installations, à son propos artistique. Le choix des matériaux mis en œuvre et des formats des tirages sont repensés pour chacun des projets. Clarisse consulte des artisans ou des scientifiques pour imaginer de nouvelles créations.

Elle est habitée par une extrême sensibilité au temps qui fuit et une perception aiguisée de l’incongruité des relations humaines. Ses œuvres représentent des scènes qui sont comme en suspens juste avant l’événement. Des êtres solitaires sont en en contact avec l’espace autour. Parfois un petit nombre d’individus est en confrontation dans des lieux toujours fortement circonscrits.

Sa pratique de la photographie est corporelle et palpable. Elle est en équilibre sur la frontière entre réel et fiction. À l’image de l’existence que Clarisse envisage comme un mouvement incessant et irrémédiablement changeant, chaque œuvre doit être l’occasion d’un renouvellement, à tout prix. Elle cherche une distance photographique à la rencontre entre douceur et tragédie.

L’éléphant se laisse caresser. Le pou, non.” Raymond Queneau, Loin de Rueil.