[CHORÉGRAPHIE DE L’ENFERMEMENT]

Je l'’ai rencontré le jour de sa libération. Il venait de passer 13 ans et 185 jours en prison.

Cette série, à la fois documentaire et fictionnelle, est le fruit de longs mois d’échange autour de ses années d’incarcération.

Emprisonnement, séquestration, mise à l’ombre… comment rendre compte de l’enfermement à ceux qui ne le connaissent pas ?

À partir de ses récits, j’ai écrit et je lui ai proposé cette chorégraphie. Afin d’incarner la topographie de sa douleur, nous avons mis en scène son propre corps dans un espace étriqué et sourd. Je voulais réaliser un portait à la fois cru et pudique, frontal et gracieux.

Plus douloureux encore que de se mettre à nu, il porte le slip qu’il « partageait » avec les autres détenus.

Chaque photographie cristallise des éclats de vie qu’il ressasse en silence. Chaque scène est une écharde logée sous sa peau.