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J’ai réalisé cette série dans le sud du Maroc dans la région de Ouarzazate début 2020. La palmeraie de Skoura était autrefois une oasis. Pour des raisons personnelles, je vais dans ces villages depuis mon enfance. Il y a 30 ans, je jouais avec les enfants. Aujourd’hui, ces jeunes sont devenus adultes, et je prépare le couscous avec elles, je bêche la terre avec eux. Là-bas vit Rkiya, une mère de cœur.

Depuis une dizaine d’années, l’impact du dérèglement climatique est exponentiel dans la région. C’est une région à 1000m d’altitude qui alterne entre reg (désert de cailloux) et oasis. Il y a 25 ans, en plein mois d’aout, nous plongions la tête la première dans les gorges du Dadès. Aujourd’hui, en février (saison de la fonte des neiges qui emplissaient jadis les rivières), on le traverse à pied sans avoir besoin de relever son pantalon...Il n’y a l’eau courante que depuis une dizaine d’années, et encore, elle ne coule, en moyenne, qu’un jour sur deux. L’accès à l’eau est rare et cher. Les familles ne peuvent plus cultiver leurs terres et les abandonnent. L’approvisionnement et l’évacuation des eaux sont des activités quotidiennes pour les villages et les familles.

À mesure que le vivant disparait sous le joug de la sécheresse, c’est une partie de mon histoire personnelle qui s’efface.